Film : THE FATHER

L'histoire : 

THE FATHER raconte la trajectoire intérieure d’Anthony, un octogénaire dont la réalité se brise peu à peu sous les yeux du spectateur. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.

Mon regard : 

Dès les premières minutes, Florian Zeller m'a fait entrer dans l'histoire d'Anthony, octogénaire dont la mémoire vacille inexorablement.

Le film se concentre quasi exclusivement sur la perception du vieil homme. Le récit est vite devenu pour moi, un véritable puzzle à la fois pour le personnage principal et pour moi-même, qui vivait les événements à travers ses yeux, à travers sa perte de repères et donc dans le labyrinthe de ses nombreux errements et ses fausses certitudes.

Le réalisateur est parvenu à me transmettre la panique, la peur, le désarroi de son héros en me faisant complètement ressentir et vivre la situation de ce dernier.

Le jeu de pistes mis en place avec le décor étouffant, la construction du récit, la présence de plusieurs personnages m'a obligé à rebattre souvent les cartes. Entre accès de colère, amabilité inattendue, regard perdu, absence soudaine, et également crainte d'être manipulé (par le gendre, l'auxiliaire de vie, sa fille...), le personnage d'Anthony (interprété par Anthony Hopkins), passe par tous les états d'âme (même par celui de l'enfance, avec le vieillard redevenu le petit garçon pleurant contre le visage de sa mère).

En me plaçant dans la tête du héros, le film joue parfois avec les codes du thriller psychologique qui m'ont fait déboucher sur une vision bouleversante de la fragilité humaine. Je n'en suis pas  ressorti indemne mais complétement troublé. C'est sans doute la peur de l'abandon vécu par le vieillard qui m'a le plus touché. 

Dévastant.