Opéra : Orfeo

Publié le par Pierre-Sauveur.B

ORFEO

opéra en trois actes, sur un livret d’Aurelio Aureli

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LOrfeo de Sartorio présente un large panel d'atmosphères, sensuelles, pathétiques, comiques ou tragiques. Pour moi, la dispersion des avancées dramatiques, le nombre de personnages secondaires et les nombreuses digressions, m'ont donné une impression de "pêle-mêle" où l’essence du mythe se retrouve noyée (ce qui peut expliquer sa postérité confidentielle et sa "traversée du désert" depuis sa création en 1672). 

Ici, la mise en scène met en valeur les mouvements des corps et des cœurs amoureux portés par la musique, avec un Orphée possessif et méfiant, doutant de l’amour d’une Eurydice qui se bat pour garder son amour et sa vie (C’est elle-même qui revient en fantôme pour demander à Orphée de la délivrer des Enfers).

 Cette version, fruit de la rencontre entre  Benjamin Lazar (metteur en scène) et Philippe Jaroussky (direction d'orchestre), m'a à la fois dérouté, fasciné et agacé pour, au final me laisser, après décantation, un arrière goût à la fois d'ennui et de confusion mais aussi de jouissance et de plaisir,  avec le sentiment "d'être passé à côté de quelque chose". À leur suite, les deux compères m'ont entraîné dans le monde de la folie d’Orphée, des espaces intermédiaires entre vie et mort, entre passé et présent, où Orphée et Eurydice ne cessent de se chercher et se perdre inlassablement.

Selon Michèle Fizaine, journaliste au Midi Libre, cette œuvre est "une apothéose, un sommet d'émotion et de drôlerie gravi par des interprètes fabuleux, portés par cette musique touchante, aussi exigeante que populaire". 

Personnellement, je ne suis pas dans ce degré de louanges, trop perturbé par les règles du baroque que je ne connais pas : le jeu des voix de contre-ténors, les rôles non genrés (Orphée par la soprano Arianna Vendittelli, Erinda par le ténor Zaccary Wilder), les clins d'œil perturbants, inappropriés ou inutiles (comme Le personnage d'Achille ressemblant à Chaplin).

Au lendemain de ce spectacle, je me sens en questionnement sur le sentiment de la maîtrise des genres!

 

Publié dans Opéra, Spectacles

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