:::::La fiancée du poète:::::

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L'histoire :

Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille est serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins et de trafic de cigarettes. N'ayant pas les moyens d'entretenir la grande maison familiale des bords de Meuse dont elle hérite, elle décide de prendre trois locataires, chacun aussi excentrique que le précédent. Mais ce n’est pas seulement l'excentricité qui unit les personnages, c’est aussi le besoin de créer du lien pour donner sens à l'existence. Les trois hommes bouleversent la routine de Mireille et la préparent, sans le savoir, au retour de son grand amour de jeunesse : le poète.

 

Mon regard : 

Le récit est construit avec beaucoup de grâce poétique et chaque élément y a sa signification. Une statue de cerf dans le jardin devient un symbole central (qui m'a fait penser à la fable “Le Cerf se voyant dans l’eau“ de La Fontaine). La vanité, la tromperie de l’apparence, tout cela est abordé dans ce film dur et doux à la fois où Yolande Moreau a même invité William Sheller dans le rôle d'un prêtre qui joue du ABBA à l'orgue de son église.

La réalisatrice (une grande dame, à mes yeux : quel parcours depuis l'époque des Déchiens !) place les personnages au centre de son univers, donnant vie à une galerie de marginaux attachants, chacun avec sa propre histoire et sa propre excentricité. Les performances des acteurs, EstebanThomas Guy, Grégory Gadebois, Sergi Lopez, apportent une énergie positive et communicative au film. Ils incarnent des personnages qui cherchent à trouver leur place dans le monde.

 

 

 

 

Côté mise en scène, Yolande Moreau capture des images fantasmagoriques au milieu de paysages verdoyants ou brumeux qui vont dans le sens des blessures intérieures de personnages tourmentés par leur  passé. 

Avec son film un peu foutraque, un peu provoquant et parfois immoral mais toujours empreint d'une tendre poésie, elle m'a emmené dans une introspection dans le vrai et le faux.

Elle elle me fait m’interroger : si la beauté réelle se cachait dans nos imperfections, nos mensonges, nos tentatives d'embellir la réalité ? Elle a envie de parler du besoin de rêver, de sublimer la réalité, en révélant le brillant souvent caché derrière les faux-semblants.

 

Publié dans FILMS

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