:::::film:::::La Bête

Publié le par Pierre-Sauveur.B

Le film se passe à 3 époques différentes : 1910, 2014 et 2044 (où l'intelligence artificielle a pris le contrôle de l'humanité en faisant des émotions, une menace).

Pour se débarrasser de ce qu'elle pressent, Gabrielle (Léa Seydoux) choisit de se replonger dans ses vies antérieures pour retrouver Louis (George MacKay), son grand amour. Le voyage dans le temps s’annonce macabre pour la jeune femme, hantée à chacune des époques par un sombre pressentiment : l'imminence d'une catastrophe sur le point d’arriver et aussi par une bête qui rôde à travers ses souvenirs.

Bertrand Bonello me fait m'interroger sur l’excès, la superficialité, la déshumanisation, l'oubli d’autrui, mais aussi sur ce que je suis, mes origines, mes vécus, mes atavismes, mes connus, mes ignorances (pourtant bien présentes et actrices de mon entité)C'est une vision damnée d’un monde plongé dans une frénésie inexplicable.

À travers les trois époques, le film glisse progressivement vers la chute de l’humanité, ce qui me paraît être, malheureusement, notre réalité, avec des éléments épurés (exemple, les bains dans une boue noirâtre) qui participent à créer une atmosphère futuriste impalpable, dans le monde aseptisé que nous avons créé.

Pour moi, le principe du film repose sur le romantisme d'une histoire d’amour contrariée. La catastrophe qui guette les personnages (personnifiée par un pigeon) est finalement ancrée en Gabrielle et Louis. La bête est en eux, déterminée à effacer toute émotion humaine. La peur d’aimer s'installe dans les personnages qui m'ont paru parfois déconnectés (justifié par la thématique du film, la barrière de la langue manipulée comme un jeu, la mise en scène vertigineuse).

La Bête s'appuie sur la présence de George MacKay  (dont le rôle était prévu initialement pour Gaspard Ulliel) et la prestation habitée de Léa Seydoux, qui porte le film sur ses épaules : devant la caméra de Bonello, appuyés par une mise en scène dense et un regard acerbe sur notre société, les acteurs ont su finalement réveiller et transmettre la bête qui était en eux.

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