le 23 mai 2013 / film : Alata
(L'Express)
Le mot hébreu Alata signifie "obscurité". De fait, c'est au cours de la nuit, dans un bar gay, que se rencontrent Nimer et Roy. Le premier, étudiant en psychologie, vient de Ramallah, en Palestine. Le second, jeune avocat, est de Tel-Aviv, en Israël. Entre eux, c'est le coup de foudre. Facile à assumer pour Roy, dont les parents sont tolérants. Très inconfortable pour Nimer, dont le frère est un activiste vouant une haine farouche aux juifs - et aux homosexuels. L'histoire vire donc rapidement à la tragédie shakespearienne, sous un regard moderne. Ne s'embarrassant d'aucun tabou,Michael Mayer filme les scènes d'amour, de violence et de suspense d'une main de jeune maître (c'est son premier long-métrage), dans une lumière au naturel savamment travaillé. Et s'il cède à quelques clichés du côté des personnages secondaires, il évite le discours politiquement correct attendu. Ses héros, happés et broyés par le conflit israélo-palestinien, vivent avant tout un drame humain. Et c'est prenant.
Mon regard
Un plongeon dans les difficultés à accepter les différences, tant politiques que sociales et sociétales, dans l'atmosphère désespérée des relations entre palestiniens et israëliens.
Le film décrit avec une grande maîtrise l'univers homophobe et raciste de populations qui se cotoient et s'affrontent sans parvenir à se rejoindre.