Le nouvel Amélie Nothomb : Soif

Publié le par pierre-sauveur B

"Soif" : un titre, court, universel, en opposition avec la mode des titres à rallonges. Amélie Nothomb, une auteure que j'apprécie beaucoup ("mon auteure"), imagine les derniers instants du Christ en le faisant parler à la première personne.  Cette liberté dans l'expression a fait monter en moi quelques réflexions sur l'homme Jésus.

Le récit débute dans la cellule du fils de Dieu après son procès expéditif. L'homme fait l'expérience de la solitude au fond de sa minuscule cellule et repense à sa vie en attendant d'être crucifié le lendemain. Après une bonne nuit de sommeil, il entame son calvaire, porter sa croix, supporter la souffrance et enfin mourir.

Cette lecture m'a permis de découvrir un Jésus-Christ humain qui la veille de sa mort, à la tombée de la nuit, se souvient combien il a aimé dormir durant son existence, combien il a apprécié les plaisirs simples de l'existence : une vision très éloignée de l'image d'ascète et de sacrifice que l'on m'a toujours donnée du Christ.

 

Lors de son calvaire, il aborde des sujets très "nothombiens" comme l'amour et les questions charnelles. Provocation ou simple conviction, quelle que soit la volonté de l'auteure (les passages sur son histoire d'amour supposée avec Marie-Madeleine ou sur ses rapports un peu complexes avec son propre père, Dieu), je sens en moi un rapprochement de Jésus-Christ, l'homme simple confronté à la douleur, dans un statut d'abandonnique que je comprends si bien, loin de la figure habituelle du martyre.

Amélie Nothomb semble avoir la volonté de se rapprocher de l'humain que fut avant tout ce Jésus de Nazareth. Elle n'épargne personne lorsque Jésus-Christ doit supporter le poids de sa croix, la douleur des clous, les coups de fouet des soldats, le vinaigre qu'il boit ou la vision de sa propre mère qui souffre autant que que lui.

Ce sont tous ses prises de position révélées dans son roman, qui me font, une fois de plus, être un amoureux inconditionnel, non seulement des écrits d'Amélie Nothomb mais aussi de l'aura qu'elle dégage. J'ai eu plusieurs fois le bonheur de la rencontrer : elle prend toujours le temps d'entrer en lien, d'écouter, d'échanger avec son interlocuteur.

J'aime  son originalité, son excentricité, sa présence, sa philosophie. J'aime ses regards et réflexions sur la vie qui lui font (et me font) trouver un sens aux épreuves pour les exploiter, pour en tirer parti, pour avancer, pour grandir.

 

Publié dans des écrits, Livres

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article