Relation à ma porte
Je finis par l'ouvrir, cette sacrée porte, pour me retrouver dans le danger du palier où le long couloir allant vers l'ascenseur me provoque, avec les portes des voisins, comme une haie d'honneur, chacune protégeant jalousement des mystères de vies, des aventures, des rêves, des solitudes d'abandonnique, des angoisses de frustrés, des rires, de l'ennui, des vices, des gémissements d'amour ou de mort, des pleurs d'enfant ou de femme battue, des tics, des tocs... Elles sont là, chacune assumant son rôle de protectrice, de gardienne des secrets.
En attendant, la mienne il faut d'abord la franchir, ensuite la fermer en la ménageant, avec doigté afin de ne pas la froisser : une caresse sur son champ, comme pour flatter l'étalon avant la victoire, un dernier regard sur le salon dans l'enfilade de l'entrée, œillade tendre pour me faire pardonner ma désertion!