Jean-Paul Dubois : Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L’auteur remonte les années, se promène dans un passé radieux et un présent désolé : de l’enfance, à Toulouse, de son héros, Paul, à sa découverte du Danemark, de son arrivée au Canada à son entrée à l’Excelsior, résidence pour retraités aisés où il sera un concierge-homme à tout faire, infiniment dévoué.

Tantôt tragique (les morts se bousculent dans le roman), tantôt ironique (certains personnages en prennent pour leur grade), le romancier relate les bons et les mauvais côtés d’une vie inhabituelle. Il y a les hauts et les bas, dans tous les sens du terme, les bonheurs immenses et les drames dont on ne se console jamais. Il observe puis décrit, avec humilité, les hommes tels qu'ils sont : généreux ou mesquins, intègres ou tyranniques, désenchantés pour la plupart, tout cela raconté à la Jean-Paul Dubois : en ayant l’air de rien.

L’affaire commence mal, dans une prison canadienne où Paul Hansen croupit depuis deux ans, coupable d’un délit révélé bien plus tard.

Hansen dispose de tout le temps nécessaire pour se souvenir et faire revivre ses morts bien aimés : son énigmatique mère, féministe avant l’heure, épouse d'un pasteur danois, Johannes Hansen, un extraordinaire personnage à l'opposé de la mère de Paul. Il y a aussi Winona, sa femme, une pilote mi algonquine, mi irlandaise, et Nouk, son chien, indispensable dans la vie de son maître.

Cependant, difficile de rêvasser pour Paul qui partage  la promiscuité d'une cellule minuscule composée de deux lits superposés, deux tabourets scellés au sol, deux tablettes et un coin toilettes-lavabo, avec un assassin dont le plus gros juron est "putain", un "Hells Angel" (motard) tantôt une brute comparable à un volcan sur le point d'exploser et tantôt un petit agneau sentimental, au gré des jours et des humeurs.

J'ai trouvé dans "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon", comme un concentré de ce que j'aime chez Jean Paul Dubois. Tout y est : la famille, Toulouse (sa ville natale dont il est amoureux), le Canada (où il a fait de nombreux séjours et où il s'est marié), la nature, la mélancolie, la dérision et un humour irrésistible. Il s’arrange toujours pour trouver le ton juste et faire rire du pire.

 

"Ce livre s’est fait presque seul, dit Jean-Paul Dubois. Il y a des romans plus faciles que d’autres, et celui-ci a été très agréable à écrire. J’espère qu’à la lecture, on sentira le désarroi du pasteur, l’amour, le froid, la colère ou la tristesse, parce que tous les personnages de mon roman, sont pour moi des gens réels."

Publié dans Livres

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