Par les routes, de Sylvain Prudhomme

Publié le par Pierre-Sauveur.B

J'ai trouvé le roman de Sylvain Prudhomme, "Par les routes", d’une beauté troublante, imprégnée de mélancolie. Il y est question de la vie, de la relation à l'autre, des chemins empruntés par chacun  pour exister : un homme arrive, un autre part, le premier trouve sa place, le second s’égare. Deux hommes liés par une femme, Marie.

 

 

Le lecteur ne saura pas comment s'appelle "l'Autostoppeur", le personnage central qui reste, tout au long de l'histoire, un homme mystérieux : en partant à la rencontre de toute personne voulant le prendre à bord de son véhicule, il peut être à la fois être irritant, attachant, curieux, décevant, mais toujours très égoïste et d'une grande audace envers ses proches qu'il traite sans ménagements, animé par son obscur besoin d’ailleurs.

 

L'entrée en matière m'a intrigué, ne voyant pas où l'auteur voulait m'emmener et, soudain, le roman a basculé, pour devenir de plus en plus passionnant. L'histoire est alors devenue une réflexion sur la géographie des sentiments, sur les désirs et la liberté dans le couple.

Le roman m'est apparu comme l’œuvre d’une vie évoquant l'Odyssée, le mythe d’Ulysse : pour Ulysse/l'Autostoppeur, c’est le retour qui donne son sens au voyage, et sans retour à Ithaque/V., son errance semble dépourvue de sens. 

L'inextinguible soif d’exploration de l'Autostoppeur va-t-elle le conduire à sa disparition? La fin du roman, inattendue, étonnante, est pour moi du grand art, même si certains faits m'ont paru improbables : je me suis laissé emporter sur les pas de Sacha qui n'en finit pas de redécouvrir son ami l'Autostoppeur.

"Par les routes" est une belle fable, originale, que j'ai bien appréciée, un beau voyage à travers la France, certes, mais surtout à travers le labyrinthe de la pensée humaine, par le biais de la littérature.

Deux prix, bien mérités, ont distingué ce roman !

Publié dans Livres

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