::::Film:::: Nuit noire en Anatolie

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L'histoire

Sept ans après avoir quitté son village d'Anatolie, Ishak revient d'Istamboul, auprès de sa mère au bord de la mort. Mais le lieu cache un lourd secret depuis son départ, et les habitants voient son retour d’un très mauvais œil.

 

Mon regard

"Nuit noire en Anatolie" porte bien son titre, c'est un voyage terrifiant dans les recoins les plus obscurs de l’âme humaine, réquisitoire sans illusions de la responsabilité collective d’une poignée d’homme violents et ignorants.

Le film déroule sa mécanique lentement, avec une grande efficacité. Les magnifiques paysages anatoliens aux nombreux gouffres mystérieux, avec un village perdu dans le décor m'ont, d'emblée, plongé dans l'ambiance oppressante de l'histoire (qui m'a fait penser à certains westerns ou polars noirs).

 

Le personnage principal, interprété par Berkay Ates, étale un talent brut, avec sa gueule d'une puissance rageuse remplie à la fois de colère sourde et de douleur d’un amour perdu.

 

Beaucoup de métaphores pour le thème majeur du récit : l’impossibilité pour le village d’accepter le secret d'Ishac et le punir pour sa relation avec Ali (Cem Yiğit Üzümoğlu).

Etape par étape, l’enfer esquissé en ouverture,  se dessine pour évoluer dans la cruauté et le sordide, en restant dans le non-dit, le non montrable, sans divulgation explicite (c'est pourquoi je n'en dis pas davantage).

Le réalisateur Özcan Alper aboutit à une œuvre propre, puissante, même si, pour moi, le rythme est parfois un peu trop lent (surtout dans la seconde partie du film), pour accompagner le crescendo de la narration.

Une question pour moi : pourquoi la fin de l'histoire est-elle si prévisible, si attendue, dans un récit aussi distillé, aussi subtile?

 

Publié dans FILMS

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