:::Film::: Une famille

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L'histoire  

L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours.

Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille.

 

Mon regard

Le film sortira en France le 20 mars prochain. J'ai pu le voir en avant-première à Montpellier cette semaine. J'en suis sorti pas mal secoué, avec beaucoup de questionnements, malgré le débat qui a suivi la projection, avec de nombreuses questions auxquelles l'autrice/réalisatrice a répondu généreusement.

J'ai toujours eu beaucoup d'empathie pour Christine Angot que j'ai pu déjà approcher lors d'événements littéraires. Je suis sensible aux traumatismes qu'elle a subis dans son adolescence, la relation incestueuse étant, à mes yeux, la pire des violences pouvant être subie au sein de la famille.

Cependant, avec son film documentaire, j'ai le sentiment que Christine Angot n'avance pas dans "sa guérison" de l'inceste, si tant est que l'on puisse en guérir. Cette femme est une écorchée vive condamnée à vie.

Son extrême sensibilité la maintient dans une réactivité exacerbée qui l'ancre dans sa souffrance, ce qui rend difficile la compassion et la volonté pour l'aider, de la part de ceux qui voudraient agir.

C'est certainement cette incapacité d'action qui m'attriste le plus et explique mon mal-être.

Je souhaite qu'à sa sortie, le film soit vu par le plus grand nombre, par ceux qui l'aiment mais aussi, et surtout, par ceux qui ont du mal avec cet être si vulnérable qui cache sa fragilité dans des réactions inprévisibles, souvent incompréhensibles.

 

 

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