:::::film:::::l'adieu à la nuit:::::

La radicalisation religieuse est un sujet difficile à traiter. André Téchiné pose un regard anxieux et lucide sur ce mal nouveau et silencieux, il parle d’amour, se demandant comment sauver ceux qu’on aime quand ils se trompent, se perdent.

Le film est juste et sensible, à la fois sur les désirs d'une génération fourvoyée dans le radicalisme et sur les interrogations des parents qui n'ont rien vu venir (en l'occurrence ici, la grand-mère). Il pose avec force la question : que faire alors dans un tel cas ?

Je trouve le film beau, pathétique, déchirant, du fait que les jeunes radicalisés, attirés par un ailleurs mortifère, sont vus à travers la détresse de Muriel, la grand-mère qui se garde de son expérience pour tirer une leçon, accuser le coup et sombrer dans la nuit.

Le jeu juste et troublant de Catherine Deneuve et de Kacey Mottet Klein en jeune désemparé, est d'une justesse remarquable par les échanges douloureux de leur duo familial, par leurs difficultés réciproques à se faire entendre, à s'écouter.

Je suis sorti du film, moi-même démonté.