:::Film:::Hors saison

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L'histoire

Acteur de cinéma connu et célébré, Mathieu, la cinquantaine à peine grisonnante, traverse une  passe difficile. Alors qu’il avait annoncé ses débuts au théâtre à grands coups d’interviews dans les journaux, il craque brusquement et part se réfugier en centre de thalasso, à Quiberon. Cependant, il a mal choisi le moment et le lieu pour soigner sa déprime : c’est l’hiver, et, en hors saison, l’établissement est désert...

 

Mon regard

C'est pour moi, le film faisant la démonstration que l'ennui puisse être savoureux. l'intérêt de "Hors saison", de Stéphane Brizé, tient à mon sens, dans  les retrouvailles entre Mathieu (Guillaume Canet) et Alice (Alba Rohrwacher), son amour de jeunesse.

Leur nouvelle rencontre, après 15 ans, déroule pudiquement leur regain de passion et annonce, avec une extrême sensibilité, leur future séparation déjà programmée (en tout cas, c'est là ce que j'ai ressenti).

Au fond, le film ne raconte pas grand chose : les doutes, les fragilités, de deux anciens amants... mais le film fonctionne bien. C'est lent et en même temps j'aurais souhaité que cela dure encore un peu...

Avec une  économie de moyens aussi subtile qu’étonnante, le héros, Mathieu, m'a bouleversé, et aussi m'a fait rire (par exemple, son attitude devant une cafetière dont il ne parvient pas à comprendre le mode d’emploi : j'ai vu là, du Jacques Tati).

Mais le grand intérêt, pour moi, est essentiellement le style "lelouchien" de l'histoire : je me suis laissé  emporter, comme dans les cha-ba-da-ba-da de "Un homme et une femme".

La langueur de certaines séquences liées à quelques images clichés (scènes dans la voiture) m'ont permis de voir en Mathieu un homme profondément triste qui met tout son talent à dissimuler sa tristesse.

Le choix qu'il pose : aller en Suisse pour un suicide assisté, ou faire une thalasso à Quiberon en hiver, est une alternative que j'aurais pu m'approprier. Mathieu était parfois comme une part de moi-même, avec une infinie mélancolie qui aurait résonné à la fois en lui et en moi.

Ainsi, je termine en reprenant ma phrase du début : le film fait la démonstration que l'ennui puisse être savoureux.

 

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