::::Film:::: Bolero

Publié le par Pierre-Sauveur.B

L'histoire

En 1928, alors que Paris vit au rythme des Années Folles, la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) commande à Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) la musique de son prochain ballet dont elle souhaite qu’il ait « un caractère espagnol ». Tétanisé par l’exubérance, l’excentricité et peut-être aussi  la « féminité » envahissante de cette  femme, le compositeur, en panne d’inspiration, feuillette les pages de sa vie : les échecs de ses débuts de compositeur, ses souvenirs de la Grande Guerre,  son incapacité à vivre l’amour qu’il éprouve pour sa Muse, la pianiste et mécène française d’origine polonaise Misia Sert (Doria Tillier)… Acculé, il va plonger au plus profond de lui-même pour créer son œuvre qui deviendra la plus universelle : le Boléro. Acmé d’une carrière qui va décliner puisque Ravel va être bientôt atteint d’une maladie qui le coupera du monde….

 

  • Mon regard
  • Boléro est un film ambitieux qui m'a bouleversé : pour raconter la genèse de la création du Boléro, la cinéaste Anne Fontaine livre avec ce film dense et sensuel une histoire passionnante, hors des sentiers battus, qui  m'a entrainé dans une plongée sensorielle de l’univers de Ravel.

    Le titre du film me laissait entendre que Anne Fontaine se concentrerait sur le Ravel de 1928, (année où le musicien composa son Boléro). En fait, la cinéaste réussit non seulement à brosser le portrait du compositeur, mais aussi à en retracer sa vie si secrète.

  • Elle utilise, pour cela, des retours en arrière et des plongées dans le futur permettant de découvrir le Ravel  jeune exclusivement attaché à sa mère,  le Ravel adulte n'arrivant pas à surmonter ni son insatisfaction musicale ni sa réserve paralysante vis à vis des femmes, et enfin, le Ravel plus mûr sombrant dans la nuit d’une maladie neurologique.
  • Tout le récit baigne dans une belle sensualité de la photo et de la mise en scène, en contrepoint avec la raideur indéchiffrable du musicien. 
  • Raphaël Personnaz interprète avec brio le compositeur. Pour moi, il est le comédien idéal pour ce rôle : le physique, la retenue, l’intériorité, la fragilité, les doutes et inquiétudes, la franchise, le tact, les blocages...

    Le reste de la distribution est également plus que parfaite, Anne Alvaro, la mère si aimante de Ravel, Doria Tillier, sa muse, toute de grâce et d'une impertinente tendresse, Emmanuelle Devos, impeccable dans le rôle de la pianiste Marguerite Long, Jeanne Balibar, exceptionnelle dans celui de la danseuse Ida Rubinstein.

    Une bonne surprise, enfin : le film se termine sur un solo du danseur étoile François Alu dans une prestation magnifique, au milieu de l'orchestre dirigé par Raphaël Personnaz.

     

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